Quels sont les risques du métier de journaliste ?

À la question pourquoi devenir journaliste, il existe autant de réponses que de candidats aux métiers de l'information. La prise en compte des risques du métier de journaliste s'inscrit aussi dans la réflexion des futurs reporters. Quels sont les inconvénients à avoir en tête ? Est-il difficile de devenir journaliste ? Narratiiv, école supérieure de formation aux métiers de la création et des médias, vous répond.

Les reporters de guerre et les correspondants dans les pays où les libertés de la presse sont restreintes sont confrontés à des dangers bien réels. Des risques physiques guettent aussi les journalistes se rendant sur les lieux d'une catastrophe naturelle ou industrielle, par exemple. Enfin, le danger de kidnapping, voire d'assassinat, est encore une réalité dans certaines zones. L'UNESCO a ainsi recensé 86 meurtres de journalistes entre début 2020 et mi 2021.

Les journalistes amenés à beaucoup se déplacer sont soumis à un danger accru d'accident lié au temps passé en déplacement, parfois dans des conditions extrêmement difficiles. D'autre part, l'hygiène de vie des reporters internationaux est souvent précaire, en raison des conditions d'existence dans les zones qu'ils couvrent. Les addictions constituent également un vrai danger pour les journalistes.

Enfin, les maladies professionnelles de type TMS (troubles musculo-squelettiques) frappent parfois les journalistes exerçant essentiellement derrière un bureau. Ils sont aussi soumis aux problèmes de vue liés au travail sur écran.

Les professionnels de l'information sont soumis à une charte de bonne conduite. Ce code de déontologie des journalistes repose sur des principes essentiels :

• respecter la vérité
• défendre la liberté d'information
• toujours vérifier l'origine des informations publiées
• ne jamais employer de moyens malhonnêtes pour obtenir des informations
• respecter la vie privée de chacun
• corriger toute information publiée qui se révèle erronée
• protéger ses sources et respecter le secret professionnel
• proscrire le plagiat et la diffamation
• refuser les pots-de-vin et toute forme de pression visant à orienter les informations données

Un journaliste qui ne respecte pas ses engagements éthiques et professionnels s'expose à des poursuites judiciaires.

D'un autre côté, les journalistes d'investigation se voient régulièrement assignés à comparaître par des personnes ou des organisations que leur enquête dérange.

Les métiers du journalisme s'accompagnent tous d'un certain niveau de stress. Du respect des délais de bouclage à la prise de risques sur le terrain, l'impact psychologique de cette activité est bien réel.

Les correspondants de guerre vivent en état d'alerte permanente. Ils sont témoins de scènes violentes, parfois répétées, qui sont source de traumatisme.

Quant aux journalistes d'enquête, selon les investigations menées et les organisations visées, ils sont exposés à des menaces, des intimidations, etc.

La surcharge mentale, la nécessité d'être toujours plus réactif et productif dans un secteur où les informations vont de plus en plus vite constituent aussi des sources de stress et un risque psychologique pour les journalistes.

La protection des sources, qui fait partie de la déontologie journalistique, est cruciale dans ce métier. Mais les professionnels sont de plus en plus souvent victimes d'espionnage, de cyberharcèlement ou de piratage de données.

Pour contrer ce nouveau risque du métier de journaliste, il existe différents outils, dont le Digital Safety Kit du CPJ (Committee to Protect Journalists). Celui-ci sensibilise les professionnels aux dangers du numérique et leur fournit des moyens de se protéger.

L'ONG Reporters sans frontières a publié un guide pratique à l'usage des correspondants de guerre. Celui-ci aborde les préparatifs du départ, les conditions de transport et d'hébergement, ainsi qu'une présentation des armes les plus fréquentes et des conseils liés à la prévention des violences sexuelles. Le document aborde aussi les précautions à prendre pour éviter le cyberharcèlement et le vol de données.

Au quotidien, le métier de journaliste peut être source de stress et de pression psychologique. S'en préserver passe par une prise de recul, notamment en compartimentant vie privée et vie professionnelle.

Suivre une formation dans une bonne école de journalisme et se confronter aux réalités du terrain grâce aux stages ou à l'alternance permet aux futurs journalistes d'être mieux armés. Vous cherchez comment vous reconvertir dans le journalisme ? Découvrez les parcours professionnalisants proposés par Narratiiv à Paris.